J’ai obtenu dans un magasin d’aquariophiles allemand, six jeunes Channa gachua. Dans un premier temps ils avaient l’appellation «orientalis», le vendeur a très vite avoué qu’il y avait eu une erreur lors de la livraison, en effet c’était une espèce de gachua non déterminée. C’est donc en connaissance de cause que je suis reparti avec ces six individus, n’ayant aucune information sur leur origine. Je les ai placés dans un aquarium filtré par exhausteur d’1 m de façade sur 40 cm de profondeur avec une hauteur d’eau d’environ 30 cm, dans le doute j’ai placé un chauffage pour obtenir une température aux alentours de 24°, l’aquarium fut fortement planté (au sol et en surface), deux racines ainsi que de nombreux tubes PVC pour que les poissons se sentent en sécurité. L’eau de l’aquarium était déjà cyclée avec moitié eau de conduite et moitié eau osmosée, quelques fruits d’Aulne ainsi que des feuilles de chêne, ont permis d’avoir un pH neutre et une eau légèrement ambrée. Issus de prélèvement dans la nature, ces animaux étaient très timides, je ne les voyais quasiment jamais. Après environ deux mois, lors d’un nettoyage j’ai aperçu de minuscules larves sorties de sous une racine. Inexpérimenté, je ne m’attendais pas à une quelconque reproduction pensant que les animaux étaient trop jeunes, et du fait que je n’avais observé aucune bagarre, comme souvent cela est décrit lors de la formation d’un couple au sein d’un groupe. J’ai enlevé quatre des six individus en pensant laisser ce qui m’apparaissait comme étant un couple (les seuls n’ayant pas détalé de sous leur racine au 1er coup d’épuisette). Au bout de quelques jours, je me suis aperçu que l’un d’eux se délectait des alevins, j’ai donc retiré également les deux spécimens restants. Après discussion sur un forum avec Pascal Antler il m’a confié que le fait de séparer les adultes des jeunes les vouait à une mort certaine. Je ne me suis pas découragé et je les nourris avec des artémias vivantes, de la nourriture fine congelée ou sèche. Leur appétit était féroce et leur croissance modérée, celle-ci s’est accentuée lorsque je suis passé à trois nourrissages journaliers en donnant alternativement crevettes et moules écrasés, vers de vase, artémias etc. Pour les six adultes, je les ai placés dans un aquarium avec simplement quelques tubes PVC. Lorsque j’ai repéré deux individus dans un tube pendant quelque temps j’en ai déduit qu’il s’agissait d’un couple. Je les ai placés dans un bac de 80 cm de façade sur 30 cm de profondeur avec la même qualité d’eau que celle du bac précédent et la même t° (24°C), un bac provisoire normalement, ils restaient très timides, mais après un bon mois passé dans leur bac ils ont de nouveau donné naissance à des alevins, c’est un phénomène que Pascal Antler m’a expliqué : séparer les alevins des parents reprovoque l’accouplement. Lors de la première portée j’ai obtenu plus d’une centaine d’alevins la deuxième est plus récente je n’ai pas estimé le nombre, mais je les ai découverts plus grands que la 1er fois, je ne sais pas où ils se cachaient car je passe à peu près ◊ heure par jour minimum à regarder les bacs de la cave. Les alevins de la première génération ont été élevés à deux températures différentes dans des bacs distincts cela n’a pas influencé leur croissance. Je pourrai comparer la rapidité de la croissance avec la 2e portée que je vais laisser aux parents. Anecdote : dans les premiers alevins que j’ai eus 1 faisait au moins 4 ou 5 fois la taille des autres plus gros du groupe, je ne l’avais pas remarqué c’est encore en bougeant le décor que je l’ai vu détaler.